Haut de la page

Galerie Maeght

C’est en 1936 que s’ouvre, à Cannes, la première Galerie Maeght puis, en 1946, à Paris. Y seront exposés les plus grands artistes internationaux, qu’ils soient français : Braque, Matisse ou Léger, espagnols : Miró, Tàpies ou Chillida, russes : Chagall ou Kandinsky, américains : Kelly ou Calder, suisse : Giacometti, mais aussi issus de toute l’Europe et de l’Asie : Bram van Velde, Tapiès, Ubac, Tal-Coat, Bazaine, Chillida, Riopelle, Alechinsky, Rebeyrolle, Adami, Monory, Ting.

> Lire la suite...

Fondation Maeght

La Fondation Marguerite et Aimé Maeght est un exemple unique de fondation privée en Europe. Inaugurée le 28 juillet 1964 par André Malraux, alors Ministre des Affaires Culturelles, cet ensemble architectural a été entièrement conçu et financé par Aimé et Marguerite Maeght pour présenter l'art moderne et contemporain sous toutes ses formes. Des peintres et des sculpteurs ont étroitement collaboré à cette réalisation avec l'architecte catalan Josep Lluis Sert...

> Lire la suite...

Editions Maeght

Le 13 juillet 1973 deux hommes se rencontrent dans l'un des plus beaux paysages du monde, dans une lumière qui semble faite pour les retrouvailles des dieux. La date sonne, de cette poésie des dates qui veut que treize et treize riment comme signes de cette chance qui les a conduit l'un vers l'autre dans cet endroit divin. Ces hommes pourraient échanger jusqu'à leurs initiales comme l'on échange des signes d'infinie politesse ou encore les arcanes de quelques secrets, ils sont tous deux A, ils sont tous deux M, ils sont ce jour-là tous deux, Art et Méditerranée : Aimé Maeght, André Malraux. À côté du premier une femme passionnée, Marguerite Maeght.

Ce jour plein du secret des signes est celui de l'inauguration de l'exposition consacrée au Musée Imaginaire, idée qui a soutenu le voyage esthétique de Malraux à travers le monde, le monde de l'art et le labyrinthe de sa réflexion. La journée est faste et si la lumière pleut sur cette apothéose c'est parce qu'elle se devait d'être là, invitée obligée, compagne attentionnée de tout hommage à la peinture. Dans la poignée de main très officielle qui s'échange une question se pose : dans cet instant quel est de ces deux hommes celui qui doit se sentir honoré ? L'un est ministre, éternellement nobélisable, entouré du prestige que lui confère son œuvre et du génie qu'il a mis à entrer dans l'histoire en se placant dans la suite d'un homme d'autorité. L'autre en revanche est sans titre, sans parti, attaché à une activité complexe, la construction d'un Nom. Le premier cumulera dans la prolifération de ses livres les mille mots dont les œuvres sont faites et lancera dans ses discours toutes les forces de la rhétorique. Le second dont la carte d'identité indique la profession d'éditeur pourra toujours résumer son œuvre en deux mots, les deux mots de son nom : Aimé Maeght. Malraux a pu sans doute ce jour-là méditer sur la force relative de son propre orgueil devant un homme qui le recevait et qui n'avait eu pour le faire qu'à descendre quelques escaliers de sa propriété.

Malraux venait de gravir la colline de Vence, Aimé Maeght venait de descendre du Mas Bernard et pousser le portail de ce jardin des arts qu'il avait fait dessiner dans son Olympe. Le mystère était donc ce jour-là de son côté. Au-delà de l'orgueil la rencontre des deux hommes étaient riches des milles connaissances que peuvent échanger deux hommes de la réussite et issus d'une même génération. Pratiquement du même âge, Aimé Maeght est plus jeune de cinq ans, les deux hommes ont vécu des aventures différentes mais portent ensemble les marques subtiles de leur temps, et leurs vies se modèlent, se rythment dans les événements qui fabriquèrent les destins de ce siècle. Mais plus forte encore que leurs chemins parallèles qui permirent à l'un de visiter l'Histoire et à l'autre d'accompagner l'Histoire de l'Art, la vie leur avait apporté au milieu de ses sourires et de ses grâces, une épreuve commune dont la douleur va, sans mots inutiles, les reconduire à leur humanité.

> Retour